Pour elle pleurer ce n’est pas triste
Elle tisse du chagrin avec les larmes de son corps
Une larme en dessus, une larme en dessous,
Des perles d’elle-même, qu’elle donne aux cochons.
Pour elle pleurer c’est facile.
Elle ouvre les yeux, et le trop plein déborde,
Qui mouille la chemise.
Elle écope pour les autres, son destin c’est l’écluse.
Toujours prête, jamais vidée,
Elle se propose à l’agonie et pour les funérailles,
Elle fait son entrée.
C’est une intermittente qui joue un spectacle.
Ce travail de deuil, c’est un travail au black
Artiste funéraire elle se donne de la peine
Car pleurer ainsi à chaudes larmes,
C’est donner de l’amour aux froids.
C’est de la belle ouvrage qui se paye en liquide
Le rimmel qui coule faut bien le remplacer.
Une vie au jour le jour…
Alors, après elle le déluge.
Ici on porte le veuvage avant le mariage
Et l’on s’entraîne en famille : on pleure de mère en fille,
Pourtant sous les plis du drapé : un corps de femme,
Tendre à pleurer.

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pleureuse ciment h.1,30
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détail pleureuse

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