Elle porte les frontons, les balcons, tout l’appareillage.
C’est très lourd et pourtant,
Elle n’en fait pas une affaire.
L’architecte sait bien que pour porter le haut, rien de tel que le bas
Et qu’une femme porteuse réduit bien des contraintes ;
Son corps de pierre est solide, c’est une vraie colonne.
Tant qu’elle reste posée là, tout va, le bâtiment va.
Sexuellement, c’est pas terrible, aux dires des amateurs
Froide comme la pierre, mais constante et courageuse !
Elle est aux intempéries, plus souvent qu’à son tour.
Sa philosophie, c’est tenir.
Son mari c’est l’Atlante,
Il est très occupé à faire les gros bras
Avec lui c’est l’attente :
Alors elle est coincée, le dos au mur.
Elle porte sur la tête, c’est là que le bât blesse,
Martyre du gros œuvre, elle aimerait tant déposer son fardeau..
Mais si un jour elle se couche, c’est raide à l’équerre, avec tout le tremblement,
Alors là bonjour les gravats, c’est une vraie décharge.